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Why so serious?

Why so serious?Blank est le premier machinima de Gable aussi connu sous IXI CHAM IXI. Le film n'est ni bon, ni foncièrement mauvais. En fait, il ressemble à n'importe quel machinima Halo moyen et aligne tous les clichés et tics qu'on trouve dans ce genre de vidéos. Profitons de Blank pour les dénoncer.


Comme beaucoup d'autres, Blank se veut être un machinima avec un peu d'angoisse, de tension, d'horreur, de mélancolie et de tristesse. La peur au cinéma, ça se travaille. Il faut créer de l’angoisse, une tension et ça prend du temps à l'écran. Pour que le spectateur ait peur, il faut qu'il puisse s'attacher à la victime. Celle-ci doit être vulnérable face à la menace, on doit pouvoir lire la peur sur son visage. Le mal qui traque la victime est généralement inconnu du public. On ne sait pas de quoi il a l'air exactement ni de quoi il est réellement capable.

En ce moment, l'excellent Drive de Nicolas Winding Refn passe au cinéma. C'est n'est pas un film d'horreur mais il commence par une course poursuite pleine de tension qui sert à introduire le personnage principal. Pourquoi ne pas s'en servir comme exemple ?



Cette scène est pratiquement le début du film. Avant celle-ci, un dialogue nous dit que le chauffeur sait ce qu'il fait. Ici la police est la menace. Elle est présente constamment grâce à la radio et on sait en permanence ce qu'elle fait et ce qu'elle va faire. Elle est aussi présente à l'écran par les voitures et l'hélicoptère. L'angoisse ne se traduit pas tant sur les visages mais essentiellement sur la gestuelle des passagers à l'arrière : ils trépignent. Ce sont eux les références du spectateurs puisqu'on ne connait pas le chauffeur ni de quoi il est capable et comme eux on est obligé de suivre ce type et on s'étonne de le voir suivre une voiture de flics.

Pour revenir aux machinimas Halo, on a des films d'une dizaine de minutes visionnés sur youtube entre deux pages facebook. Une grande majorité utilise les robots inexpressifs avec des gros bras qu'on appelle « spartans » comme victimes et les élites invisibles avec des épées comme menace. En clair, on sait très bien que l'élite va surgir derrière le spartan et lui donner un coup d'épée. La tension est inexistante.

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Blank est un machinima sérieux. On le sait parce qu'il y a constamment des travellings, un contraste fort, une musique sombre et les personnages baissent le tête. Ce sont des tics des vidéos Halo qui se veulent sérieux.
La vidéo commence par des travellings sur le décors. Chaque nouvel endroit est introduit par deux ou trois travelling sur des décors qu'on peine souvent à situer géographiquement avec les plans suivants. Dans le cinéma, un plan délivre tout un tas d'informations grâce à sa composition (premier plan, second plan, arrière plan, mouvement de caméra...). En un seul plan on peut comprendre que l'action a changé d'endroit, pas besoin de faire trois travellings sur des décors.
En parlant de travelling, Blank comme tant d'autres machinimas, est constitué en grande partie de travelling. On fait un travelling quand c'est nécessaire, quand ça a un sens. Si sur cinq plans, quatre sont des travellings, lorsqu'un d'entre eux sera enfin utile et beau, il ne se démarquera pas des simples plans, qui eux n'auront aucun sens.

Les vidéos de ce genre ont également des contrastes très fort sur l'image jusqu'à ne plus distinguer grand chose à l'écran. Au hasard, Le Tombeau des Lucioles, Shining ou The Lovely Bones sont des films chargés d'émotions, de tristesses ou de tensions et pourtant l'image est loin d'être sombre.
En plus des constrates forts, les machinikers Halo agitent leurs caméras dès qu'il y a un peu d'action ce qui rend le film pratiquement illisible. La dernière scène de Blank en est un bel exemple. C'est une course poursuite entre l'élite et le personnage blanc. Concrètement il ne se passe rien puisque l'un suit l'autre. On ne sait jamais où les personnages sont par rapport au plan précédent, ni où ils vont. A vrai dire, on ne sait pas où la scène se passe mais ça c'est le gros problème de Blank.

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Où se passent les scènes ? Qui sont les personnages ? Combien il y en a ? Je ne suis pas sûr du nombre d'humains : deux ou trois ? Quels sont les liens qu'il y a entre les personnages ? Le montage suggère que le bonhomme en blanc connait les faits lors de la mort du premier humain. Pourquoi ne s'est-il pas armé en conséquence dans la scène finale ? Pourquoi le personnage brun ne l'accompagne pas ? Pourquoi il y a ces plans sur l'espèce de Guilty Spark ? Qu'est sensé représenter le téléporteur ?
Toutes les réponses se trouvaient sûrement dans les dialogues. Les voix étant perdues à jamais suite à problème technique, on laisse le bénéfice du doute à l'auteur. Mais dans le cas présent, le film est incompréhensible et le dialogue muet entre deux personnages sans visages est franchement ridicule.

Blank est loin d'être le pire machinima Halo, surtout que c'est le premier essai de son auteur. Néanmoins il affiche tous les clichés du genre. Mettre des contrastes fort ou baisser la tête d'un spartan ne rend pas un machinima triste ou angoissant. Je me répète encore mais il est essentiel de comprendre son média afin de pouvoir l'utiliser correctement. Dans le cas de ce genre de machinima, il est nécessaire de savoir le fonctionnement de la narration au cinéma et les différences avec le machinima.

Machinima | Gomo | 13 octobre 2011
tags : machinima, halo, blank, clichés, tics

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