Zukan : vendeur de rêve
Dans le petit monde du machinima notamment Halo, les projets avortés ou « en pause » sont légion. Mal filmés, mal montés, reprenant bêtement l'univers d'Halo ces machinimas sont rarement de grosses pertes. Pourtant il arrive qu'une fois, comme une exception à une règle établie, on ne peut que déplorer de ne jamais voir le produit entrevu par une mise en bouche alléchante. Comme un cadeau de noël destiné à rester éternellement emballé.
Zukan, ou Johan Törnlund de son vrai nom est un machinimaker Suédois qui s'est distingué sur la scène internationale du machinima par son projet avorté Vendetta. À l'origine simple ébauche de scène d'action nommé Elite Fight, Zukan a vite senti le potentiel de sa création (elle fut en outre la toute première à passer avec succès l'épreuve du MPRRS) et avait prévu une trilogie basée sur la vengeance. Cependant si seul un teaser et un trailer du film ont été réalisés, ils ont partiellement redéfini la manière de concevoir un machinima Halo tant sur le plan de la mise en scène que de la dramatisation. Zukan est également créateur du court métrage Mickey Run Away fable également portée sur la vengeance, et de Be Human un vidéo clip humaniste ayant remporté le prix du jury lors du Zune Contest. Récemment il a été à l'origine du projet Rain, aussi appelé 'vendetta revival'.
Voilà. Tout avait été dit ou presque par BlueHunter, généreux comme il est. Mais revenons un peu sur le projet phare du monsieur : Vendetta.
Même deux ans après le formidable outil machinima d'Halo 3, cette bande annonce reste efficace. Elle réunit tous les trucs et astuces pour attirer le chalant en manque d'action et d'émotions fortes. Tout y est : La nuit, la neige, la warthog qui s'envole, les explosions, les engins volants en mauvaises postures, les contre-plongées et même les répliques clichées taillées pour les trailer. Mais qu'y a-t-il derrière cela ? Concrètement un caméraman, deux joueurs et un montage nerveux soutenu par une myriade d'effets et de couleurs flashy.
Avec un maximum de deux personnages à l'écran, Zukan a réussi là où beaucoup ont échoué pourtant armés d'un bataillon de figurants. Zukan filme des acteurs jouant des rôles et non une partie de Deathmatch. Pas besoin d'une quinzaine de gars, tant que ça bouge à l'écran ! Même en ne filmant presque rien (le couloir, les édifices moches de Containment), le montage et les effets MTVesque gardent un rythme soutenu. Du tapageur, du cliquant, du bordélique, du vrai Machinima-Bay quoi !
Et voilà, il nous en met plein la vue façon Bruckheimer et revient deux ans plus tard imbibé par les délires apocalyptiques d'Anno. Zukan change ainsi de cap et de nom pour l'hypothétique trilogie. Il abandonne partiellement ses idées de bockbusters hollywoodiens et empreinte clairement à l'animation japonaise, notamment Neon Genesis Evangelion. Les élites interrogés (s'interrogeant ?) dans le noir, les alvéoles rouges qui s'excitent, la salle de contrôle et Fly me to the Moon (In Other Words) reprise par la pop star Hikaru Utada sont des signes évidents. Les Elites (non hérétiques) semblent alors prendre la forme de l'Eva 01, mecha-créature charismatique de la série japonaise.
Parmi les visuels toujours aussi colorés, on peut voir des environnements conçus spécialement pour
Si on a un peu plus de chose à l'écran que précédemment, la recette n'en reste pas moins la même avec un montage nerveux et bourrés d'effets tapent à l'œil.
Il ne reste plus grand chose de l'espoir de voir un jour le produit final. La seconde bande annonce n'y change rien. De toute façon, il est déjà trop tard. Ils nous a d'ors et déjà vendu du rêve. Du rêve qu'il a construit avec trois bricoles et un véritable montage.
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