Sorties de Juillet
D’aucuns prétendent que les vacances d’été et le mois de juillet en particulier sont les plus propices à la création de machinima. Je suis pour ma part d’un avis largement inverse (on sait tous que d'aucuns racontent toujours des conneries), mais assez ironiquement nous sommes les premiers à avoir sorti un film en juillet. Quoi qu'il en soit, le mois entier ne s'est pas fait remarqué par la prolifération de films Halo...
On l'avait raté le mois dernier, on en parle donc aujourd'hui : My Last Friend est la dernière production de Futur Life qui marque une petite bouffée d'air frais avant de replonger la tête dans le guidon pour la suite de 75% Futur Sight.
Le film, affranchi de tout scénario complexe jusqu'à être totalement muet, retrouve une liberté créatrice que l'on ne voyait guerre plus dans Futur Sight. Les plans sont bien choisis, le décors, les protagonistes ainsi que les accessoires sont bien mis en valeurs et d'une manière générale la mise en scène sert complètement l'évolution de l'action au lieu de simplement la suivre. Futur nous montre joliment que l'on peut raconter quelque chose sans insister longuement avec des dialogues bien lourds, tiens, ça me rappellerait presque quelque chose...
Cependant et malgré le titre de 'my last friend' je ne peux qu'en donner mon interprétation personnelle : l'Elite est de toute évidence particulièrement amoureux de ce Spartan qu'il essaye de séduire dans un flashback sirupeux sur Zanzibar. Tout concorde : le petit regard en coin, le paysage idyllique de bord de mer. L'élite aborde le Spartan qui faisait gentiment trempette et lui propose un tour dans son coupé décapotable. Comble de la tension érotique le spartan monte à la place du passager, or comme le dit Natalie Portman : si je m'assois à côté de toi dans le side car, c'est que je suis ta pouffe. Bref toujours est-il que le seul endroit où l'élite pense à emmener le Spartan, c'est un putain de feu d'artifice! Et attention, pas n'importe quel genre de feu d'artifice; une explosion de blanc au sommet d'une structure à la forme particulièrement phallique : il n'y a pas plus explicite!
Vient alors le moment où le l'élite pense légitimement avoir mérité sa pelle, mais se prendra finalement un râteau de la part du spartan plutôt farouche pour la peine... Jusqu'à ce que tout se termine bien dans la guimauve la plus totale avec un final rappelant fortement la fin de Thelma et Louise avec toute que ça contient de connotation gay.
Chez Oemotion toujours, dans les clips muets de trois minute toujours, Lordzmaster nous sort un petit Last Frontier de derrière les fagots.
Il y est question d'un soldat qui, je cite, "tente par tous les moyens de traverser la frontière perdue", quelle frontière? Pourquoi elle est perdue? Pourquoi il veut la traverser? Mystère et boule de gomme, on n'en saura visiblement jamais plus. En revanche tous les moyens se résument en gros à tirer sur tout ce qui est blanc avec un fusil de snipe.
C'est donc très joli, bien monté, avec ce qu'il faut de chouettes plans. On regrettera juste que toute l'intensité passe par la musique.
Mais la véritable star du mois n'est autre que DreamHunter, auteur du poussif Opération Bison 3 qui se lâche cet l'été avec pas moins de trois vidéos.
Un pilote exceptionnel tout d'abord fait plus figure de grosse blague que de vrai machinima, à commencer par les titres bourrés de fautes d'orthographe, mais qui ne sont pas si terribles en vue des plans bas plafond (caméra de suivie, franchement...).
Bon comme l'indique l'auteur il ne s'agit que d'une partie en live à laquelle il a ajouté de petits dialogues. Pas vraiment de quoi se réveiller la nuit.
Vient ensuite l'épisode 2 d'Opération Bison 3, qui malgré une certaine évolution technique (quelques chouettes plans), une plus grand cohésion et une action plus rythmé, se contente grosso modo de reprendre les mêmes et de recommencer sur une autre map. Les blagues sont ras de pâquerette, voire limite (le soldat japonais fleure bon les clichés). Les persos toujours aussi superficiels mais au moins ça bouge. On a donc droit à toute une ribambelle de combats qui auraient pu se révéler sympa s'ils n'avaient pas tous la fâcheuse tendance d'essayer de pomper l'esthétique John Woo ou Matrix où les personnages s'envolent comme dans un Tex Avery. Passées les premières minutes on se retrouve donc la tête prise dans un espèce de grand huit qui vous fait perdre quelques neurones et file un mal de crâne royal jusqu'au final particulièrement flou qui tient plus de la pirouette scénaristique que de l'astucieux cliffhanger.
Mais force est de constater le fossé technique entre le premier épisode et celui là, Dreamhunter prend mieux conscience des capacités filmiques du jeu.
Capacités qu'il se fait une joie d'exploiter dans son dernier court : John et Wendy une sorte de fable misogyne à mi-chemin entre rambo(pour le conditionnement) et une barre carembar (pour l'humour).
Un soldat s'en va en guerre au grand dam de sa copine british (pourquoi?) prénommée Wendy (référence à l'Auberge Espagnole?) et en revient, hum, changé (lui aussi aurait-il changé de bord?).
Bref malgré la maigreur du pitch et les clichés incroyables (les filles en rose, franchement!) on sent un réel effort de faire quelque chose de joli et c'est donc sur cette voie que nous souhaiterons à DreamHunter de continuer s'il souhaite s'attaquer à quelque chose de plus ambitieux et/ou personnel.
Voilà, c'est tout pour ce mois-ci. Un peu court? Ouaip, on trouve aussi. Pourtant Lordzmaster continue de bosser son Band of Spartans comme en attestent quelques storyboards, et d'après la rumeur Futur Life serait à la fin de son épisode 3 de Futur Sight. Vivement Août alors...
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