To the beach !
Trois ans après Le Caire : nid d’espions, Michel Hazanavicius et Jean Dujardin font revenir OSS 117 sur le devant de la scène pour une mission spéciale à Rio. L’espion le plus ringard du grand écran est-il à la hauteur dans cette deuxième aventure ?
Tout juste de retour d’une périlleuse (hmm) mission à Gstaad, Hubert Bonisseur de la Bath également connu sous le matricule OSS 117, est envoyé à Rio afin de payer une rançon à un ancien nazi en échange d’une liste de collaborateurs français. Mais une fois sur place, il décidera de collaborer avec le Mossad…
Le moins que l’on puisse dire du premier OSS c’est qu’il était controversé : passant allègrement du statut de culte à celui de daube d’un spectateur à l’autre. Le style retro-kitsch, l’humour impertinent, le surjeu de Dujardin, les flashbacks à n’en plus finir, la recette ne laissait pas indifférent. Pour cette suite l’équipe originale a décidé de pousser le délire encore plus loin : mauvais gout assumé, comique de répétition, parodie de genre… Rien n’est épargné à un Dujardin plus en forme que jamais qui réussit le tour de force de garder un minimum de classe en débitant les idioties les plus ignobles. Il porte littéralement sur son dos un festival de répliques en passe de devenir classiques (mention spéciale aux dialogues au QG du Mossad) écrites par l’équipe responsable du grand détournement.
L’esthétique générale du film transpire le kitsch et les années 60, que ce soit au travers des costumes impeccables (raah la chemise à jabot d’OSS), des répliques (la mythique scène des noms français) ou du montage (le split screen). Ici les filles ont le sourire colgate, les hommes ont le moule-burne qui va bien, les gens tournent le volant en ligne droite et les hippies découvrent le LSD. OSS, quant à lui, en grand défenseur des valeurs gaullistes semble d’autant plus dépassé par les événements et représente à tout entier le retard d’une France au charme désuet (il est aux ordres de Bellemarre !) face au cynisme d’américains à la pointe du progrès et de la mode.
Ho bien sûr, les blagues ne sont pas toujours du meilleur gout et le scénario n’est qu’un large prétexte à une suite de sketchs effet carte postale (OSS avec des chinois, OSS au soleil, OSS antisémite, OSS un doigt dans les fesses, OSS vs croco, OSS au trapèze…). De même le film n’évite pas certaines longueurs et l’on peut être agacé de voir que Dujardin monopolise la quasi intégralité du temps de parole du film, laissant aux seconds rôles, pourtant savoureux, un statut d’accessoires injuste. Enfin on regrettera que les références ne soient pas plus nombreuses (schindler !) tant le genre s’y prêtait, dommage…
En définitive s’il ne s’imposera pas comme LA comédie ultime et s’il risque de ne pas plaire aux détracteurs du premier opus, Rio ne répond plus dispose de scènes et de répliques qui resteront gravées dans les mémoires. Une excellente suite pour qui adhère à l’humour.
Cinéma | BlueHunter | 26 mai 2009
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